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L'infertilité et la PMA dans ma vie

  • waledelio
  • 29 janv. 2022
  • 10 min de lecture

Dernière mise à jour : 3 nov. 2024

J'ai terminé mon dernier article en laissant un certain nombre de questions en suspens. Je vais y répondre ici, toujours selon mon point de vue, comme je lai toujours fait sur ce site.


Quelle place l'infertilité et la PMA on pris dans m vie? Quelle image j'avais de même?

L'annonce de mon insuffisance ovarienne fût un gros coup de massue pour moi et pour mon couple. Mon médecin m'apprenait que j'avais un problème important et irréversible aux ovaires et qu'il serait difficile d'obtenir une grossesse sans passer par la PMA. A 31 ans, j'avais les ovaires d'une femme de 42 ans. Quel choc!

Comment cela-était-il possible? Deux ans auparavant, je tombais enceinte sans difficultés.

Malheureusement, j'ai perdu ce bébé à cause de fibromes utérins et certainement d'une béance de col.

Comment la vie pouvait-elle être injuste avec moi après tout ce que je venais de traverser?

A peine, je me relevais de l'épreuve de la fausse couche et de la myomectomie qu'il fallait encore faire face à un problème plus important.

Je vous renvoie vers l'article sur la PMA pour savoir tout ce à quoi j'ai dû faire face pendant toutes ces années.

A cause de la situation dans laquelle on se retrouve, on finit par :

perdre confiance en soi et en la vie.

Je n'avais plus grande confiance en moi. Je pensais que je ne pouvais rien faire de bien dans la vie et de ma vie. J'avais le sentiment d'être moins importante que les femmes qui pouvaient procréer. Je

pensais également que la vie me jouait des tours et qu'elle se moquait de moi. Je me disais que je ne vivrais plus jamais de bonnes choses dan ma vie. Je pensais ne jamais me sortir de cette situation.

perdre notre joie de vivre.

Mon entourage me définit entre autres comme une personne joviale et dynamique. Et dans ma vie professionnelle, mon sens du relationnel et de la communication ont toujours été mis en avant par ma hiérarchie et par mes collègues.

Avec tout ce qui me tombait dessus, ces qualificatifs ne me correspondaient plus du tout. J'avais perdu mon sourire, la tristesse pouvait se percevoir sur mon visage. Plus le temps passait, plus je m'enfonçais dans cet état. J'avais du mal à aller vers les gens, à discuter, à sympathiser. Les échanges avec les autres me demandaient dorénavant beaucoup d'efforts alors qu'habituellement, je le fait de façon naturelle, sans me poser de questions..

nous isoler :

A force d'être dans ces problèmes là, d'être triste, et perdre toute confiance, je ne prenais plus plaisir à voir les gens. Je ne voulais pas imposer ma tristesse à mon entourage. Aussi, je voulais éviter la maladresse de certaines personnes avec certaines réflexion, du genre "Alors, c'est pour quand le bébé?", "tu y penses trop, ça viendra quand tu auras lâcher prise"... De plus comme, je le dis plus haut, les échanges avec les gens me demandaient de faire un gros effort; je n'avais plus envie de fournir cet effort là.

ne plus profiter de rien :

Aussi, je ne prenais plus goût à rien. Moi, qui d'ordinaire adore inviter les gens à la maison pour déjeuner ou diner, ce n'était plus dans mes habitudes. Les week-end, les vacances, les sorties n'avaient plus la même saveur. Paradoxalement, j'avais plus de temps pour moi, pour faire ce qui me plaisais mais comme rien ne me plaisait, ce temps, je le trouvais trop long.

y penser en permanence :

Je ne vivais plus que pour ça, je passais mon temps à faire des lectures, des recherches sur tout ce qui me tombait dessus. De jour comme de nuit, mon but était de solutionner ce problème. Je me levais en y pensant, je me couchais en y pensant. Le réveil était très dur après toutes les nuits où je rêvais de bébé. Bizarrement, j'ai toujours rêvé d'un petit garçon, jamais de petite fille. C'était peut-être un message du destin?

J'y pensais tellement, que ça tournait presque à "l'obsession". Je ne voyais plus que ça, des femmes enceintes dans la rue, des bébés. Je me disais que ces femmes avaient de la chance. Je n'en ai jamais voulu à toutes ces personnes pour qui ça marchait. Je me disais que c'était tant mieux pour ceux qui avaient de la chance dans ce domaine.

Les gens nous disent : "tu y penses trop", "lance toi dans d'autres projets"… Mais comment ne pas y penser ne serait-ce qu'avec tous les rendez-vous médicaux, les prises de sang, les piqûres?


Que deviennent les relations au sein couple?

C'est une véritable épreuve pour les personnes qui le vivent. L'infertilité et la PMA peuvent détruire un couple ou à l'inverse, le souder. Il vaut mieux que le couple soit solide à la base, pour qu'il tienne.

Pendant toute cette traversée du désert, ma force a été mon couple, mon époux a été mon rocher.

Je me souviens encore de son attitude à mon égard quand j'ai fait ma première fausse couche. Il m'a pris la main, très fort et m'a dit "Il faut qu'on soit solide, cette épreuve ne doit pas nous séparer". Et cette main, il ne l'a jamais lâchée pendant toutes années. Il m'a toujours épaulé. Tant qu'il pouvait, il m'accompagnait à tous les examens médicaux. Il a toujours été présent à l'hôpital à chaque fois que j'ai dû y passer.

Il m'a toujours répété : "les enfants, c'est avec toi ou personne". Il a toujours été à mon écoute. Le dialogue au sein de notre couple est resté présent malgré la situation. Nous nous confions, l'un à l'autre sur tout ce que nous ressentions. Notre relation qui était déjà solide à la base a été renforcée par cette épreuve. Nous faisions preuve d'empathie l'un envers l'autre. Tout cela se faisant de façon naturelle.

Le seul endroit où je voulais être était à la maison avec mon mari. Rentrée chez moi après mes journées de travail ou autre et retrouver mon conjoint était mon principal réconfort.

Avec lui, je pouvais être "pleinement" moi-même, sans me forcer à faire ou dire quoi que ce soit. Je n'étais pas obligée de faire bonne figure, je pouvais laisser exprimer ma tristesse et il me comprenait parfaitement. Et c'était pareil pour lui. Nous vivions la même chose, nous traversions cette épreuve ensemble main dans la main.

Jai eu une phase de"pas bien", pendant laquelle même à la maison, je n'arrivais plus parler. Mais mon mari une fois de plus à trouver les mots justes, la bonne attitude pour m'aider à avancer.

J'avais peur qu'il finisse par se lasser de ma tristesse, que la situation, cette infertilité lui devienne insupportable. Non, il a toujours été là, fidèle à lui même.

En dépit de tout ça, nous avons réussi à ne pas nous oublier en tant que couple et ne pas nous laisser détruire par ce quotidien pas toujours joyeux.

Je suis d'autant plus fière aujourd'hui car nous y sommes arrivés tous les deux et nous avons désormais cette famille que nous avions tant rêvée.


Et la famille dans tout ça?

C'est une chance d'avoir une famille aimante et qui nous soutient quand nous en avons besoin.

Celle-ci a toujours présente et soutenue dans cette douloureuse épreuve.

Je me souviens par exemple d'un échange que j'ai eu avec mon frère au cours duquel il m'avait dit : "tu peux m'appeler à chaque fois que tu voudras pour en parler ou pour pleurer si t'en a besoin".

Ma sœur était également disponible pur répondre à tous mes messages ou à tous mes appels.

Maman, m'appelait autant que possible pour me rassurer, pour me réconforter et pour ma dire qu'il ne fallait pas lâcher, qu'il fallait se battre et que ça finirait par s'arranger.

Cette famille nous a soutenu dans toutes les démarches que nous avions entreprises. De même, de son côté, elle a essayé de trouver des personnes pour tenter de nous venir en aide (naturopathe, ostéopathe, herboriste…).

Je pense que ma famille y croyait plus que moi-même. Elle nous a apporté un soutien sans faille.

Au delà de ma famille, nous avions aussi du soutien du côté de ma belle famille.

Certes, c'est une épreuve dure pour un couple ou une personne seule; mais ça l'est aussi pour sa famille.

Quelle relation avec son entourage?

L'infertilité et la PMA peuvent quelque fois installer de la distance entre nous et notre entourage.

Il a fallu du temps pour digérer la nouvelle de l'infertilité et le passage par la case PMA. Au départ, je ne voulais pas, je ne me sentais pas prête pour en parler autour e moi. Mais à qui exactement en parler? Je ne savais pas toujours vers qui me tourner. Je choisissais d'en parler aux personnes selon leur tempérament et selon ce que je pensais que je pouvais en attendre (une oreille attentive, de la compassion, une personne qui pouvait me changer les idées en détournant parfois les conversations).

Il m'est aussi arrivé de regretter d'en avoir parler à quelqu'un car déçue de la réaction en face ou doute sur la discrétion de la personne. Je souhaitais que les conversations restent entre les personnes à qui je choisissais d'en parler et moi.

Pour ma part, j'en ai tout de suite parlé à ma famille et à assez rapidement à quelques collègues au travail. Je n'en ai pas forcément parlé à tous mes amis et à toutes mes connaissances, parfois, juste par pudeur.

Les remarques du genre "Mais c'est pour quand le bébé?", "J'ai appris que tu t'es mariée il y a quelques années, il est où ton bébé?", "ça fait un petit moment qua t'as fait ta première fausse couche, tu devrais peut-être y resonger", nous font du mal même s'il s'agit plus de maladresse de la part de ces personnes qui nous en font part. L'intention, n'est pas de nous blesser. Je ne savais pas trop que répondre dans ce genre de cas, j'étais prise de cours. Soit, je détournais la conversation vers autre chose, ou alors, je répondais, c'est pour plus tard.

Il y a un sentiment de lassitude qui s'installe. On finit par en avoir marre d'en parler ou d'entendre des histoires à propos de personnes qui ont été dans notre cas et pour qui les choses ont fini par s'arranger. De même, les maladresses finissent par nous agacer.

Lors de retrouvailles entre amis ou pendant les fêtes de famille, les uns et les autres sont présents avec leurs enfants tandis pour nous, il ne se passe toujours rien. C'est dur à encaisser même si on en veut à personne, c'est juste que ces faits nous montrent que les autres avancent et pas nous donc que notre problème est sans fin. On finit par redouter les repas de noël, les fêtes avec les amis . On finit par ne plus y aller.

De plus, régulièrement, on nous annonce des naissances dans notre entourage proche ou éloigné. On rend visite aux nouveaux nés et ensuite il faut rentrer chez soi dans un appartement terriblement vide et triste. Une fois de plus, les félicitations, ce n'est pas pour nous!

J'avais vraiment la sensation de participer à une course au cours de laquelle j'étais larguée au bord de la route et qu'il m'étais impossible de rattraper les autres.

Evidement, il n'est pas question de course avec les autres. Les choses n'arrivent pas au même moment à tout le monde.


Comment gérer sa vie professionnelle?

Il y a forcément un impact sur la vie professionnelle.

Au départ, je prenais sur moi, j'essayais de faire bonne figure, ne pas montrer que je n'allais pas bien. Mais à force, les années défilaient et il ne se passait rien dans ma vie en dehors des analyses médicales, de traitements hormonaux, des fausses couches. J'ai fini par ne plus pouvoir contenir ma tristesse même au travail. Il y avait des jours avec et des jours sans.

De plus, il fallait gérer les retards au travail à cause des échographies et prises de sang pendant les périodes de stimulations ovariennes; il fallait également gérer les absences liées aux tentatives d'IAC ou de FIV; et aussi gérer les absences liées aux débuts des grossesses difficiles.

Heureusement, j'avais un employeur très humain, une hiérarchie très compréhensive qui était au courant de la situation et qui ne m'a jamais reprochée aucune absence ou autre. J'avais tout leur soutien. 2 mois d'absence lors de ma première grossesse, 5 semaines d'absence à la suite de ma myomectomie, et plusieurs jours d'absence lors de mes 2eme et 3eme grossesses. Toutes ces absences ont été soutenues par ma hiérarchie. C'était un luxe pour moi de ne pas avoir de pressions à ce niveau, les choses étant dures par ailleurs.

J'avais aussi la chance d'avoir des collègues très sympathiques et à l'écoute avec qui je pouvais échanger sur mes problèmes.

Il fallait garder la motivation pour continuer à faire correctement son travail. Il fallait trouver l'énergie nécessaire pour se lever tous les matins. Ce n'était pas simple tous les jours.

Heureusement que j'aimais vraiment ce travail et l'environnement dans lequel j'étais.


Relation avec le médecin

J'ai de la chance d'avoir un très bon gynécologue. Je suis devenue sa patience suite au départ en retraite du médecin qui avait pris en charge mon problème de fibrome. J'ai donc découvert mon infertilité et débuté l'AMP avec ce nouveau médecin. Et pourtant, elle s'est vraiment impliquée dans notre suivi. On pouvait voir qu'elle était vraiment touchée par ce qui nous arrivait. Ce que mon mari et moi avons vraiment trouvé exceptionnel était cette façon qu'elle avait de nous impliquer dans le protocole médical. Nous avions de vraies discussions, des vraies explications sur la situation, sur les résultats d'analyses médicales, sur le protocole choisie. Nous, nous sentions vraiment impliqués dans ce processus. Les décisions prises, elles nous les expliquaient et nous laissaient nous exprimer.

C'était réconfortant de l'avoir comme médecin

Malgré mes résultats hors normes des analyses médicales, l'accès à la PMA m'a été donnée avec plusieurs tentatives. Je lis certaines histoires de couples qui s'essuient des refus de PMA à cause de leurs résultats d'analyses pas terribles. Même si la PMA ne m'a pas permise d'être maman, on m'a donné de l'espoir, on m'a permis d'essayer et de me battre avec cette arme là. J'en avais besoin à ce moment là, je voulais qu'on me laisse la chance d'essayer.

En parlant de super docteur, notre médecin traitant également nous a soutenu du mieux qu'elle pouvait. Elle a été très réconfortante. elle me répétait souvent "Je sais que ça marchera pour vous quand vous ne vous y attendrez plus". Aujourd'hui, lors de consultations médicales avec mes enfants, elle m'en reparle.

Ce soutien de nos médecins, nous a vraiment fait beaucoup de bien.



J'ai décrit ici les choses telles que je les ai ressenties et telles que je les ai vécues.

Ce ressenti, évidemment va différer d'une personne à l'autre. Ou alors, il y aura des points communs avec certaines personnes.

Dans ce malheur, j'ai finalement eu de la chance d'être bien entourée et d'avoir du soutien à tous les niveaux. C'est vraiment un éléments très important.


Après la PMA, nous nous sommes lancés dans un parcours d'adoption qui sera mon prochain sujet d'article.



Ci-dessous les pages de mon récit qui parlent de PMA :

waledelio.com/encore plus de problèmes

waledelio.com/l'espoir


Témoignage : une journée dans la vie d’une femme infertile - Magicmaman.com

Magicmaman



Vous pouvez consulter des vidéos sur mon profil Facebook en cliquant ici.

Je vous invite à liker les vidéos que vous regardez; cela me permettra de savoir lesquelles sont les plus consultées. Merci!



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En ce qui me concerne, l'infertilité se situait dans un premier temps au niveau de l'utérus avec les fibromes et les polypes.

 
 
 

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